jeudi 28 mars, 2024 | 18:45

Les Délires de Mada : Ma voisine et son tailleur

FB_IMG_16215023153976025

La conviction a, au moins, le mérite de nous maintenir dans la bataille !

Tailleur, menuisier, maçon, soudeur, cordonnier et j’en passe. Ces gens là ne respectent pas du tout un rendez-vous. Ils ont surtout la bouche sucrée. J’ai évoqué le sujet au grin de thé. Ma position était claire : il ne faut pas donner un délai que tu ne peux pas respecter. Camarade garçon m’a pris pour un fou. Le bijoutier Adams m’a dit que c’est une stratégie pour retenir le client qui irait voir ailleurs si on lui dit que sa volonté ne pourrait pas être respectée. C’est vrai que moi je suis un garçon perdu, mais même si moi j’étais politicien, je ne mentirais jamais. Si avec ma vérité vous ne me votez pas, c’est votre problème. D’ailleurs, vous n’avez pas voté Zeph, mais il a eu accès à la gestion du pouvoir à travers une autre stratégie. Vraiment hein, comment peux tu me dire de revenir dimanche, et le dimanche je suis là, tu n’as même pas commencé mon travail, ne parlons pas de terminer ? C’est ainsi que chaque 5 ans les politiciens nous font les mêmes promesses faites depuis que nous ne sommes pas nés. C’est aussi comme ma copine qui m’appelle pour me dire quelle veut me quitter parce qu’un jour, elle m’a dit qu’elle avait envie de s’amuser, danser, boire, manger et retourner dormir tranquille. Alors, je l’ai invitée. Ponctualité oblige, à 19 heures, j’étais dans le maquis qui faisait fureur. Je vous assure hein, à la fin du mois de Ramadan, la place manquait dans ce maquis là. L’on raconte que pour boire, des clients s’asseyaient dans le noir sur les jambes claires des serveuses noires au visage clair. L’expression n’est pas de moi. Je la tiens de l’ami du frère du mari de la tante de la soeur du copain de la fille de l’homme qui ne commente jamais les publications utilitaires sur Facebook pour encourager l’auteur mais qui réagit promptement aux publications où il y a des filles à moitié nues. Ko tu es sexy. Cet homme dont la science a démontré qu’il est Bwaba aurait également fait une promesse du genre à vous couper le souffle. C’était pendant une partie de kung-fu matelamatique. Il a dit à la go qui suçait le bonbon : << je vais t’acheter l’argent >>. Bon revenons sur terre et laissons le septième ciel.

Comme je sais que la femme sait toujours se faire attendre et ce, même au lit, j’ai patienté pendant deux heures. Enfin ma copine est arrivée mais avec tout un cortège. 5 je vous dis, elles étaient 5. L’une même portait un bébé au dos. Malheur pour elle, il y avait la sœur de la copine de ma titulaire parmi elles. Bon, cette histoire c’était avant que je n’arrête de draguer. Oui oui, les gos, gardez votre beauté et je garde mon argent.

Ma voisine a un mari et 7 enfants. A l’occasion de la fête du Ramadan, son mari a été ferme : << La fête c’est la prière. Le reste, c’est des futilités. Donc, ne me parle pas d’habit de fête >>. La pauvre dame, un enfant qui vient de marcher, un autre au dos et un dans le ventre, elle s’est débrouillée. En effet, elle a passé tout le mois du Ramadan à laver les habits des gens pour réunir le montant nécessaire pour l’achat et la couture des habits de fête pour ses 7 enfants, son époux et elle-même.

Très fière, ma voisine s’est rendue chez le tailleur avec les pagnes mananda moins chers là. Le tailleur est précis : << La veille de la fête, tous tes habits seront prêts >>. Malgré cette assurance, elle passait chaque jour dans l’atelier pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux. Elle repartait toujours rassurée jusqu’à la veille de la fête, elle n’eût pas gain de cause. L’ultime rendez-vous est pris pour le jour de la fête à 6 heures.

Comme convenu, à 6 heures moins le quart, ma voisine attendait le tailleur devant son atelier. Le tailleur arrive vers 9 heures. Ses salutations sont restées sans réponse. Il se précipite pour ouvrir l’atelier, sort avec un sachet. Ma voisine commence à sourire. << Vraiment j’ai fait de mon mieux. Les habits de ton mari et de tes enfants sont tous prêts. C’est pour toi que je n’ai pas pu coudre >>, dit le tailleur. Le temps de finir sa phrase, les cris de ma voisine ont alerté tout le voisinage. << Tue-moi en même temps. Non tu m’as déjà tuée. Que vais-je faire. Eh mon Dieu >>, pouvait-on entendre malgré les pleurs. Tout le quartier est sorti.

Voilà, à cause de toi tailleur, ma voisine est rentrée se coucher ce jour de fête là. Elle avait pourtant tout planifié. Elle avait prévu de porter ses nouveaux vêtements pour aller saluer sa voisine qui la critique avec ses voisines tous les jours en disant qu’elle n’a pas d’habit. Vous vous avez mangé le jour de la fête ? Ce ne fut pas le cas chez mes voisins. Sans habits de fête, ma voisine n’a pas préparé. Si j’étais à sa place, moi je refuserais même les habits là. Mes enfants et mon mari iraient aussi manger la viande de fête chez le tailleur. Je dis ça parce que moi je suis perdu. Donnez moi donc un me, que je l’ajoute à mon Mada.

Issa Mada Dama

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *