jeudi 28 mars, 2024 | 23:01

Insécurité : Il faut sauver la Kossi

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La Kossi fait partie des zones les plus touchées par l’hydre terroriste. De début janvier 2022 à nos jours, les agissements des groupes armés sont tels que la nécessité de prendre des mesures fortes s’impose. Constat !

La paix et la sécurité, ce sont les vœux que vieux, jeunes, hommes et femmes se sont le plus souhaité dans la Kossi pour la nouvelle année 2022. Malheureusement, les Kossilais doivent encore attendre pour voir leurs vœux se réaliser car la situation sécuritaire délétère s’est encore empirée dans la province. En effet, la présence des individus armés non identifiés s’est tristement beaucoup plus renforcée dans cette zone située à l’ouest du Burkina. Ce qui fait dire à plusieurs citoyens que la Kossi est désormais un terrain conquis par les terroristes qui s’y baladent jours et nuits.

Les forfaits commis par ces groupes armés sont légion de janvier à nos jours. Les saccages des antennes des réseaux téléphoniques se sont multipliés. En effet, les antennes relais du réseau Moov Africa ont été détruits courant janvier 2022 à Nouna, Bourasso, Nian, Yallo, Bomborokuy et à Koro. Conséquences, ce réseau est non fonctionnel à Nouna depuis le 17 janvier 2022. En plus de cela, il y a les descentes armées de ces groupes dans les écoles. A Nian, Bagala, Kounankoira et bien d’autres villages, les établissements scolaires ont en effet été visités et des enseignants ont vu leurs motos emportées. Ce qui a entraîné la fermeture de plus de cent écoles. Aussi, le 03 février dernier, des dégâts ont été constatés sur le mur du nouveau bâtiment devant abriter le Haut-commissariat. Les lycées provincial et Communal de Nouna ont fermé leur porte temporairement suite à des menaces. Outre ces actes, les terroristes se sont donnés le loisir de procéder à des contrôles des usagers de la route nationale numéro 14 reliant Dedougou à la frontière du Mali en passant par Nouna. Plusieurs fois, ils ont arrêté des passants vers Bomborokuy et vers Bourasso pour les contrôler. Certains ont même vu leur engin être retirés.

L’autre inquiétude majeure, c’est la confiscation de véhicules par ces terroristes. En effet, au moins trois véhicules ont été retirés dont deux ambulances. Le 31 janvier, c’est l’ambulance du CMA de Nouna qui a été confisquée entre Bourasso et Nouna en provenance de Dédougou. Tous ces faits ont logiquement contribué à renforcer la psychose chez les habitants de la Kossi qui ne savent plus à quel saint se vouer. Le couvre feu qui est en vigueur dans la zone est d’ailleurs vivement contesté par la jeunesse. Pour elle, cette mesure qui interdit la circulation de 22 heures à 5 heures est sans portée réelle dans la lutte contre l’insécurité. Aussi, elle trouve que le couvre feu étouffe la province sur le plan économique et socio-culturel. Les manifestants pensent également que ce couvre feu n’est pas suffisamment accompagné de patrouilles des forces de défense et de sécurité, entraînant l’accroissement des cas de vols. Ainsi, des jeunes ont manifesté dans la nuit du 03 février pour réclamer la levée pure et simple de la mesure.

Il urge donc que les nouvelles autorités du Burkina Faso se penchent sur la situation de la Kossi. Les milliers de déplacés internes à Nouna et à Djibasso n’attendent qu’à retourner chez eux pour renouer avec leur vie d’antan. Les paysans et éleveurs qui ont été contraints de fuir les communes de Barani et de Kombori ne rêvent que de retourner cultiver leurs terres ou redémarrer leur élevage. La ville de Nouna qui a accueilli ces déplacés est au bord du chaos et les esprits sont préoccupés à propos d’un éventuel siège qui aurait des conséquences catastrophiques. Une ville qui a déjà du mal à essuyer les larmes des déplacés internes. Il urge vraiment de sauver la Kossi.

La Rédaction

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