vendredi 26 avril, 2024 | 3:56

Les Délires de Mada : Le bonheur

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La conviction a, au moins, le mérite de nous maintenir dans la bataille.

A vrai dire, je l’ai cherché. Je ne dirai pas en vain puisque je le cherche toujours.

J’ai cru que c’est l’argent qui allait me l’occtroyer. Alors j’ai tout abandonné pour chercher l’argent. Je n’ai pas trouvé l’argent, mais j’ai eu à attraper au moins 2 à 5 millions dans mes mains même si ce n’était pas pour moi. Mais l’argent m’a dit : << Moi j’ai juste le pouvoir de te rendre cupide. Tu passeras ta vie à me chercher. Ainsi tu deviendras mon esclave.Tu feras des esclaves. Tu n’auras pas le temps de profiter du peu que tu as. Tu n’auras plus de temps pour ceux qui t’aiment. Tu ne dormiras presque plus. Tu croiras que tu es au dessus des autres. Tu oublieras le bonheur, car très occupé à me chercher >>.

Alors j’ai abandonné la conquête de l’argent. J’ai cru trouver le bonheur dans les femmes. J’ai commencé à draguer. Les claires, les noires, les tailles fines, les grosses, les fessues, celles aux gros seins, les vieilles, les jeunes, les belles, les vilaines, les prostituées du privé, les prostituées du public, les buveuses, les showwomen, les depigmentées, les débutantes, les pro, les matérialistes… Mes revenues ne suffisaient plus. J’étais peu concentré au travail. J’essuyais toujours des larmes. Mon bâton magique était devenu mon stylo, mon rêve de visiter l’Europe, l’Amérique, l’Océanie et l’Asie grâce à ma plume n’avait plus de sens. J’ai surtout retenu que le mal que je faisais aux gos dépassait le plaisir que j’espérais gagner. Je ne profitais pas de la tendresse de ma titulaire. C’est là qu’une de mes gos m’a dit ceci un jour : << Tu sembles être un obsédé sexuel >>. Et l’amour m’a dit ceci : << Le bonheur avec moi se mesure en degré et non en nombre >>. Un doyen a ajouté cela : << En tout cas, tu ne pourras pas baiser toutes les femmes du monde >>. Blessé, déçu et surtout honni, j’ai décidé : moi, plus jamais de go.

Alors j’ai tenté la bière. C’était d’abord les samedis soirs arrosés. Et puis c’est devenu chaque jour. Toutes les servantes de tous les bars me connaissaient. Pas besoin de venir prendre ma commande. Toutes savaient que je prenais la Castel. Je servais tout le monde. Les DJ savaient comment m’exciter. Il suffisait de dire : Issa Mada Dama, le journaliste. Alors, ma famille ne me voyais plus. Tous mes projets se sont convertis en bouteilles. Je partais en banque le 20. Les voeux de ma tendre mère à savoir me voir construire ne serait-ce qu’une maison entrer coucher de son vivant, ce souhait de cette vieille ne me disait plus rien. Je vomissais et pissais sur mon lit. Mon visage était méconnaissable à cause des accidents. Et puis un jour, je me suis rappelé d’un conseil de mon père. Ce vieux sage qui me manque tant, m’avait dit ceci : << Tâche de ne pas être accroc à l’alcool. Sinon, tu perdras ta dignité et tu saliras notre nom >>. Depuis ce jour, j’ai décidé : La bière et moi, c’est fini.

J’ai opté pour le travail bien fait. Je ne connaissais plus le repos. J’obtenais de très bons résultats. La satisfaction morale était là. Mais peu à peu, on ne tenait plus compte de mes compétences. Mes quelques erreurs ou défaillances étaient les plus en vue, pendant que pour les autres étaient tolérées. J’ai pensé que c’est de la discrimination. J’ai failli perdre la vocation. Alors, l’un de mes patrons m’a dit ceci un jour : << Tu es peut-être trop pressé de voir tes mérites reconnus. Fais bien ton travail et n’attend rien en retour. Tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, tu seras récompensé >>.

Alors là, je continue de faire de mon mieux au travail, attendant le bonheur qui tarde à se présenter.

Bon, je ne sais plus où se trouve le bonheur. Peut-être qu’il n’existe pas. Peut-être que nous ne savons pas en profiter. Peut-être que ce n’est pas lui que nous cherchons. Peut-être que nous l’avons sans le savoir. Peut-être que moi je suis perdu. Donnez moi donc un me, que je l’ajoute à mon Mada.

Issa Mada Dama

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