vendredi 26 avril, 2024 | 15:10

La culture du maïs au Burkina: Entre impuissance, utilisation intensive de pesticides et solutions biotechnologiques

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Une vue de champ de maïs

Le maïs est la deuxième céréale nationale produite en terme de superficie après le mil. Selon le rapport du ministère de l’Agriculture, des Aménagements hydro-agricoles et de la Mécanisation publié le 7 septembre 2020, sa production est passée de 1 133 480 tonnes en 2011 à 1 710 898 tonnes en 2019 et il constitue l’une des principales céréales sur laquelle les acteurs et le gouvernement fondent de réels espoirs pour améliorer leurs revenus et lutter contre l’insécurité alimentaire.

Cependant, la faible utilisation des variétés de semences améliorées entre autres contraintes impacte négativement la culture du maïs. Avec des sols pour la majeure partie peu fertiles et la mauvaise répartition de la pluviométrie, les producteurs sont confrontés depuis de longues années à de faibles rendements. En moyenne, 1200 kg de céréales sont récoltées par hectare emblavé chaque année. Ces dernières années l’apparition de la chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) connue pour être l’un des ravageurs les plus nuisibles à la culture du maïs aussi bien dans la sous-région ouest africaine que dans notre pays, suscite davantage d’inquiétudes quant à la sécurité alimentaire des populations.

La chenille légionnaire, plus destructrice

Des chenilles légionnaires en pleine attaque

Spodoptera frugiperda est un insecte ravageur. Il attaque plus de
80 espèces de plantes, causant des pertes de rendement de 80 à 100%. Au stade larvaire, l’insecte est plus destructeur. La Chenille se nourrit surtout des feuilles du maïs mais peut aussi attaquer les épis.

Solution de riposte des producteurs

Les pratiques dans la culture du maïs ont beaucoup évolué depuis l’apparition de cette chenille au Burkina Faso. Pour la première fois de leur vie, beaucoup de producteurs se voient contraints d’appliquer des insecticides chimiques à leurs cultures dans l’optique de neutraliser le ravageur.

Yezouma Coulibaly

Yezouma Coulibaly est un entrepreneur agricole basé à Bayé dans la province des Banwa. Il exploite chaque année une superficie de plus de 10 hectares de maïs. C’est la variété SR 21 qu’il a l’habitude de cultiver. << La plus grande difficulté concerne les chenilles légionnaires. Mais j’utilise un produit appelé hemacote pour le traitement >>. Pour ce qui est du maïs Bt, Yezouma n’en a jamais cultivé. Mais il se dit disposé à le faire pour être à l’abri des attaques des chenilles.

Moumouni Traoré

Moumouni Traoré est aussi un producteur de maïs. Comme Yezouma Coulibaly, celui-ci cultive aussi la variété SR 21. Les difficultés qu’il rencontre sont entre liées aux aléas climatiques et aux attaques des chenilles légionnaires. Il n’a pas connaissance du maïs Bt mais serait prêt à le cultiver. C’est aussi le cas pour Souleymane et de Aboubacar Coulibaly.

Un plant de maïs au stade de montaison attaqué par des chenilles légionnaires au cours campagne agricole 2021-2022 dans le champ de Yezouma Coulibaly

D’autres producteurs de maïs que nous avons interrogés ont également évoqué la même question des chenilles qui sappent leurs efforts.

L’utilisation des insecticides sur le maïs n’est pourtant pas sans conséquences

Produire par ces temps du maïs devient très coûteux pour la majeure partie des exploitants qui sont des petits producteurs. Aussi, le risque d’intoxication avec ce maïs qui comporte sans doute d’importants résidus de pesticides, impropres à la consommation humaine est à craindre.

Et si la science était mise à contribution dans cette lutte ?

Par le truchement des biotechnologies agricoles, l’un des outils les plus puissants au service de l’humanité, les scientifiques ont développé de nombreuses variétés de maïs avec des traits différents.
Des variétés de maïs tolérantes et résistantes à la sécheresse sont vulgarisées dans plusieurs pays africains comme le Kenya, le Nigéria et l’Afrique du Sud. Pour le cas spécifique de la chenille légionnaire, des scientifiques ont développé des variétés capables de résister aux attaques de ce ravageur.

Un champ de maïs frappé par la sécheresse

Face aux menaces que représentent les ravageurs, le stress hydrique et le terrorisme, l’opportunité de recourir aux solutions biotechnologiques pour garantir la production et assurer la sécurité alimentaire est plus d’actualité. Les décideurs sont interpelés sur la question.

Et si le Burkina s’ouvrait au maïs Bt ?…

Issa Lazare KOLGA
Timbanews.net

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