mercredi 11 décembre, 2024 | 16:19

Kossi : Moussa ou le spécialiste en coiffure dame à Nouna

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Dans notre société, certains métiers semblent réservés aux hommes et d’autres aux femmes. C’est le cas de la coiffure où d’habitude, les hommes s’occupent des hommes et les femmes s’occupent des femmes. Sery Moussa, lui, fait l’exception. Propriétaire d’un salon de beauté, il fait la fierté des femmes de Nouna. Lisez plutôt.

Ayant quitté les bancs en classe de quatrième à cause des difficultés pour assurer les frais de scolarité, Moussa Sery a fait le tour des villes du Burkina ainsi que des pays voisins. La promenade sera très fructueuse car il en profite pour apprendre un métier : la coiffure dame. Après 8 années passées dans l’apprentissage, soit de 1998 à 2006, il entreprend d’exercer une carrière dans ce domaine. C’est en janvier 2020 qu’il ouvre un salon de coiffure dénommé « Elégance coiffure », situé dans l’ancien marché de Nouna, juste au côté nord-ouest de la salle de ciné Numadu. Lorsque nous avons visité son salon le 19 juillet dernier, l’affluence de la clientèle était telle qu’il nous a fallu nous armer de patience pour pouvoir nous entretenir avec lui. « J’ai compris lors de mes multiples voyages, qu’il n’y a pas de sot métier. J’ai choisi ce travail en âme et conscience et je m’y plais vraiment », nous explique-t-il. En plus de coiffer les dames, il leur fait la manucure et la pédicure aussi.

A propos du regard que la société pourrait porter sur lui parce qu’il exerce un métier dit de femme, Moussa Sery répond en ces termes : « Il n’y a pas de métier pour homme ni pour femme. Malheureusement, je fais l’objet de beaucoup de médisances. Parce que je coiffe des femmes, certains m’accusent de fainéantise ou de coureur de jupons. D’autres vont loin en me traitant de pédé ». Mais à ses détracteurs, il affirme : « Moi je cherche mon pain ». D’ailleurs, le métier semble nourrir son homme. « Par mois, mes recettes vont de 200 000 francs à 250 000 francs. C’est avec ces revenus que j’arrive à m’occuper de moi ainsi que de ma famille. Au moins je tends pas la main à une tierce personne ».

En plus de sa vie qu’il gagne dans le salon, Moussa Sery permet à de nombreuses filles de réaliser leur rêve. En effet, il reçoit et forme volontiers celles qui désirent apprendre le métier. Cinq filles sont  actuellement en apprentissage dans son salon. Il suscite surtout l’admiration de ces dernières.  « Mon patron est vraiment doué dans la coiffure. Ce qui moi m’a beaucoup marqué chez lui, c’est le bon accueil qu’il réserve à ses clientes », nous confie Benjamine Bonzi.

Pour Konaté Salimata, elle aussi élève-coiffeuse à Elégance coiffure, Moussa Sery est plein de talent. « Il est surtout très honnête car il partage toute son expérience avec nous. C’est grâce à lui si j’ai le courage de continuer l’apprentissage de ce métier. Il nous encourage beaucoup et rien qu’à voir l’amour avec lequel il travaille, moi je ne peux que redoubler d’ardeur pour être comme lui », dit-elle. Quant à ses clientes, c’est la satisfaction totale. Durant notre présence au salon, 3 clientes patientaient pour bénéficier des soins de Moussa Sery.

C’était le tour de Traoré Awa. « J’apprécie beaucoup le travail de Moussa. Il est très accueillant et maitrise  surtout son travail », affirme-t-elle.

Selon Lucie Ouédraogo une autre cliente, Moussa est aussi doué dans la coiffure que la plupart des femmes qui exercent la coiffure. « Parce que les coiffeuses de Nouna n’arrivaient pas à me satisfaire, je me rendais chaque fois à Dédougou et souvent même à Bobo Dioulasso pour mes besoins de coiffure. Mais depuis que j’ai connu Moussa grâce à une amie il y a environ deux mois, je suis comblée. Quel que soit le modèle de tissage que je lui soumets, il le réussit. Avec lui, chaque fois la qualité du travail dépasse mes attentes » a-t-elle confié.

Avec ce talent, Moussa Sery est logiquement sursollicité au point de manquer de temps de repos. « La majorité de mes clientes refusent que mes apprenantes les coiffent. Cela fait que je suis très souvent débordé. Malgré tout, j’arrive à bien planifier ma vie », explique-t-il. C’est dans son salon que Mariam Sidibé a choisi pour faire sa coiffure à l’occasion de son mariage qui a eu lieu ce 20 mai. Elle nous donne les raisons de son choix : « J’ai préféré le salon de Moussa au regard de la satisfaction qu’il m’a donnée les fois précédentes. Il est désormais mon coiffeur attitré et je le conseille à toutes mes amies ».

Orokia Konaté, elle, est propriétaire de salon de coiffure à Nouna. Depuis que son chemin a croisé celui de Moussa Sery il y a plus de 4 mois, une collaboration est née entre eux. « J’ai rejoint Moussa pour qu’on travaille ensemble afin de mieux faire fructifier notre business. J’apporte des clientes et quand il est débordé, je lui donne un coup de main. Tout se passe bien. Cependant, je lui souhaite beaucoup de courage et surtout qu’il n’écoute pas ses détracteurs pour se décourager car il gagne sa vie dans ce travail », a-t-elle lancé.

Issa Lazare Kolga

Issa Mada Dama

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