Sikoro, village situé dans la commune de Bourasso, province de la Kossi comme bon nombre de villages, souffre des problèmes d’accès en saison hivernale à cause de l’état impraticable de la route qui le relie à Nouna.
En saison pluvieuse, rallier Sikoro-Nouna est un véritable parcours du combattant, pourtant la distance qui sépare ces deux localité n’est que 15 km. Les usagers de cette piste sont souvent obligés de faire des contours très longs en passant par d’autres villages pour arriver à destination.
A partir du mois de juin, l’ambulance tourne le dos à Sikoro, rendant ainsi difficiles les évacuations sanitaires. Il y a également les cas d’accidents que provoque la boue sur cette route.
La route du développement passe par le développement de la route, dit-on. C’est avertie de ce constat que la population de Sikoro dans la commune de Bourasso s’est mobilisée comme un seul homme ce samedi 16 mai 2020 pour réhabiliter cette voie. Ainsi, vieux, jeunes, hommes, femmes et enfants, tous étaient sur les lieux avec pour objectif de faciliter l’accès au village en hivernage et surtout rendre possible les évacuations sanitaires en cette période où l’eau et la boue glissante dictent leur loi sur ce tronçon long de 5 km.
Ils étaient 227 hommes et plus d’une dizaine de femmes sur le chantier. Repartis en 5 groupes, il y avait ceux chargés de réunir les agrégats, le groupe chargeant les tricycles et les charrettes, celui chargé de remplir les remblais, celui composé des enfants ravitaillaient les travailleurs en eau de boisson. Les femmes, elles, étaient activées à faire la cuisine.
Armés de dabas, de pioches, de haches, de pégases et de pelles, les braves travailleurs ont pu donner un nouveau visage à environ 1km de la voie.
Pour Dieudonné Coulibaly, Conseiller municipal de Sikoro, <<la construction du tronçon est une nécessité car en saison hivernale, le village est presque coupé de Nouna. Le marché de Sikoro se meurt car les commerçants ne peuvent se rendre dans le village>>.
Malgré le soleil ardent, malgré le carême pour les musulmans, la population n’a ménagé aucun effort pour rendre possible l’accès au village. Chaque ménage a d’ailleurs cotisé chacun une boite de céréales pour assurer la restauration des travailleurs. D’après le conseiller, certaines familles ont donné volontiers 3 à 5 boites de mil pour encourager l’initiative. Il poursuit en disant que le Directeur de l’école primaire et le Major du CSPS du village ont aussi soutenu les initiateurs avec des enveloppes financières.
<< Je remercie tous les participants pour la mobilisation. Le vendredi 21 mai, nous serons encore sur les lieux pour continuer >>, dit le conseiller qui n’a pas manquer de lancer un appel de soutien à l’endroit de toutes les bonnes volontés. Pour saluer cette action communautaire, Madame Marcelline Coulibaly, infirmière native de Sikoro et résident à Bobo, a effectué le déplacement sur les lieux . Au nom des des travailleurs ressortissants du village, elle a encouragé ces braves populations à continuer ces initiatives de solidarité.
Elle a aussi par ailleurs saisi l’occasion pour les inviter à respecter les mesures sanitaires édictées afin de mettre le village à l’abri de la maladie à corona virus.
Issa Lazare Kolga
2 réponses
Comme quoi on n’a pas besoin des autorités politiques pour créer notre bien être. Ce exemple est bien salutaire.
Bravo au différents participants.
Merci