mardi 23 avril, 2024 | 20:29

Cas de fraude au BEPC 2020 : Et si les coupables n’étaient que des victimes !

tricheur

L’information sur le cas de tricherie qui a eu lieu à Yako lors de la composition des épreuves du BEPC a animé les débats sur les réseaux dans notre pays. Loin de vouloir blanchir les auteurs de cet acte de lâcheté, nous rejetons la faute sur notre société tout entière.

L’examen du BEPC a débuté le 14 juillet 2020 dans notre pays. Après les incertitudes dues aux bouleversements de l’année scolaire pour cause de mouvements de grève de certains acteurs de l’éducation et surtout à cause de l’arrêt  de plus de deux mois des activités pédagogiques imposé par la pandémie de coronavirus qui a par ailleurs secoué le monde entier, les autorités burkinabè ont réussi à organiser les examens scolaires. Le 15 juillet, pendant l’épreuve de mathématiques, cinq candidats de Yako ont été pris en flagrant délit de tricherie. Un complice depuis Bobo Dioulasso les aurait assistés pendant la composition par le biais du réseau social whatsapp. Grâce à la vigilance des examinateurs, ces partisans du moindre effort auraient été arrêtés par la police. La nouvelle a suscité de nombreuses réactions sur facebook qui est de nos jours l’une des tribunes à travers lesquelles les Burkinabè échangent sur les sujets brûlants du pays et du monde.

Si les auteurs de ce cas de tricherie qui semble être préméditée sont condamnables, des sanctions sont d’ailleurs prévues par la loi pour la circonstance et le rappel est fait aux candidats avant le démarrage de toute session d’examen, la faute, elle, incombe à toute la société. L’on n’a point besoin d’être un expert en sociologie, ni en enquête pour savoir que les habitants du pays des hommes intègres ont de nos jours perdus cette intégrité qui les caractérisait et qui, mieux, faisait leur fierté partout dans le monde. Le gain facile est la chose la mieux partagée, l’on se fiche de la manière, pourvu que le résultat soit positif. Dans un pays où des leaders politiques sont versés dans les actes de détournements de deniers publics, dans un pays où chacun tente d’avoir des « bras longs » pour espérer avoir sa part du gâteau, dans un pays où fréquemment des décideurs sont épinglés dans des affaires louches, dans un pays où le mensonge est devenu monnaie courante, dans un pays où les adultes n’ont plus de leçon à donner aux jeunes à cause de leur manque d’exemplarité, à quoi pouvons-nous  nous attendre ? Les exemples sont légions où les adultes qui sont censés donner le bon exemple, sont plutôt les auteurs des certaines scènes qui n’honorent personne. La jeunesse est donc une victime, victime des habitudes imposées par les adultes. Chaque jour, l’on apprend à la télévision ou à la radio ou encore sur internet qu’un tel responsable est soupçonné de vol, de malversation financière, de mensonge ou d’autres délits. Or, la jeunesse est douée dans l’imitation. Alors, à qui la faute ?

La triste scène de tricherie constatée à Yako n’est qu’une conséquence des tares de notre société. Osons le dire, notre société a besoin de se reformer. Le libertinage, l’incivisme notoire, les abus de pouvoir et la liste est longue encore, sont des habitudes que nous devons exclure de notre quotidien car la génération montante nous observe et nous imitera à la perfection. Chaque Burkinabè a le devoir aujourd’hui, et cela devrait se faire volontiers puisque nous sommes fiers quand on nous appelle les hommes intègres, de se poser des questions, de penser à la portée de ses actes avant de les commettre, de poser des actes qui ne touchent pas à la dignité afin de mériter, chacun individuellement pris, le titre d’homme intègre qui nous est d’ailleurs très cher. Les jeunes doivent quant à eux, tout faire pour réussir avec la sueur du front. Ils doivent faire un tri des situations que la vie des adultes leur impose pour en imiter les bonnes. Quoi que l’on dise, les hommes modèles, les bons exemples ne manquent pas dans notre société.

En attendant que les résultats des éventuelles enquêtes nous situent sur les responsabilités à propos du cas de tricherie à cette session du BEPC, nous voudrions partager cette assertion non seulement pour dissuader les prétendants à quelle que infraction que ce soit, mais surtout pour féliciter et encourager ceux qui persistent dans l’honnêteté : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».

Issa Mada Dama

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