vendredi 26 avril, 2024 | 11:45

Ça inspire : Sory Sissoko, d’apprenti chauffeur à propriétaire de véhicules

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Derrière une personne qui a réussi, il y a toute une histoire. Nous vous proposons celle de Sory Sissoko, ce jeune qui fait aujourd’hui la fierté de la Kossi.

Né à Nouna le 12 avril 1984, Sory Sissoko a fait ses études primaires à l’école Nouna centre B. Il abandonne les bancs en classe de 4e au Lycée privé Horoya de Nouna pour se consacrer entièrement à l’apprentissage de son métier préféré : la conduite d’automobile. « Devenir chauffeur était mon choix de vie. Mon père, Abdoulaye Sissoko dit Badon, était propriétaire et chauffeur de véhicule. Il transportait des marchands pour les marchés des différents villages de la province. Je l’accompagnais chaque fois que je n’avais pas cours. C’est ainsi qu’étant élève, j’ai acquis les bases du monde du transport », nous explique-t-il.

Sory Sissoko en train de conduire

Lorsqu’il a quitté l’école en 2001, Sory avait déjà les compétences nécessaires pour exercer le métier de chauffeur. Il continue néanmoins son apprentissage et travaille pour son père jusqu’en 2008 où il obtient son permis de conduire, ce qui constituait juste un acte formel pour lui car étant déjà rôdé dans la conduite. Il lui faut maintenant voler de ses propres ailes. Mais avant, il travaille comme chauffeur pour Abdoulaye Maiga dit Vieux pendant quatre ans.

                  La prise d’initiative

En 2012, Sory Sissoko veut travailler à son propre compte. Il achète un camion 7 tonnes à 2 millions à crédit. Grâce au soutien d’un cousin, il donne un million au vendeur afin d’acquérir le véhicule pour commencer à travailler. Il emprunte alors les pas de son père en transportant à son tour les commerçants pour les marchés de Barani, Bomborokuy, Kiénékuy, Nian, Doumbala, Kodara, Djibasso… Au bout d’un an de fonctionnement, il s’acquitte de ses dettes auprès d’Abdina Oui qui lui avait vendu le camion et de son cousin qui l’avait aidé à donner l’avance.

De nos jours, Sory « roule sur l’or ». Il possède en effet 3 véhicules soit 2 camions 10 tonnes et une benne. Les 2 camions sont affectés dans le transport des passagers et de marchandises pour les marchés des villages et la benne est réservée à la livraison d’agrégats où il est beaucoup sollicité dans la province. Avec ses revenus, il investit dans l’immobilier. Il a aussi ouvert un atelier de collage de moto et de véhicule juste à côté du jardin du Maire de Nouna. Il fait également un peu de commerce, notamment l’achat et la vente de céréale.

Instant déchargement d’agrégats

« Je gagne mon pain quotidien grâce à ce métier », nous dit Sory dans une humilité sans précédent. « Je remercie Dieu et toute la population de la Kossi qui m’accorde sa confiance en sollicitant mes services », a-t-il ajouté. Grâce à lui, plusieurs jeunes gagnent également leur vie. Il emploie précisément 17 jeunes dans le domaine du transport et 2 dans l’atelier de collage.

Quant à la question de découvrir le secret de sa réussite, Sory n’a qu’un mot en guise de réponse : « C’est le travail ». Pour la petite histoire, il conduit lui-même la benne. Mieux, dans les sites d’agrégats, il tient pioche et pelle pour charger le véhicule. Aux jeunes, il conseille d’apprendre des métiers en ces termes : « Les jeunes veulent forcément devenir des fonctionnaires. C’est ce qui fait que l’on crie chômage. Malheureusement, la fonction publique ne peut pas employer tout le monde. Il faut que les jeunes décident d’entreprendre. Etudier est d’ailleurs un grand avantage pour réussir une activité libérale. Pour ceux qui exercent déjà un métier, il faut savoir gérer les revenus ». En ce qui concerne ses projets, Sory ambitionne d’agrandir son entreprise afin de donner de l’emploi à plus de jeunes. Ce jeune audacieux rêve d’une Kossi paisible et prospère. En rappel, il soutient énormément les activités du comité du « Faso bara », une initiative qui regroupe les jeunes de Nouna autour de la réhabilitation des voies dégradées de la ville.

Issa Mada Dama

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