samedi 5 octobre, 2024 | 9:31

Burkina Faso : « j’ai décidé de m’abstenir d’abattre un hélicoptère parce que ça doit nous servir pour le reste du combat» Capitaine Ibrahim Traoré

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Le nouveau président du MPSR s’est prononcé ce samedi 1er octobre sur la situation nationale et le risque d’affrontements entre soldats Burkinabé.
Il a aussi décliné quelques axes de sa vision chez nos confrères de VOA.

« Il y’a eu une tentative de Damiba d’entraîner les forces à un affrontement. Nous sommes en réserve depuis un certain temps. Nous avons eu des hélicoptères qui nous ont survolé qu’on a pas engagé bien que nous avons la capacité de le faire.
Nous sommes en ligne avec les hommes, nous savons tout ce qui se passe. On leur dit de ne pas rentrer dans le jeu.

Il y’a d’autres corps aussi qui ont été contactés par des soldats qui ont dit qu’ont les as rassemblés pour venir à Ouagadougou et ils espérent que c’est pour nous soutenir. Là où je suis au courant, Oui je dis que je suis au courant que votre chef de corps va me soutenir. Mais ce que je je sais c’est qu’ils ne sont pas capables de dire aux hommes que c’est pour venir contre moi. Quand je leur ai dit, ils ont dit qu’ils ne vont pas embarquer derrière ce gars.
Les hommes qui sont déployés à travers la ville (RTB, Camp Baba Sy…) sont mes hommes. J’ai essayé de communiquer avec le commandant de l’escadron d’hélicoptères quand j’ai vu les hélico mais il ne m’a pas décroché. J’ai décidé de m’abstenir d’abattre un hélicoptère parce que ça doit nous servir pour le reste du combat. Ce n’est pas le moment de passer à cette escalade.

Le combat que nous menons n’est pas une question de pouvoir. Ce n’est pas une question de blesser et encore moins de tuer quelqu’un. Si nous voulions, en 5 minutes de combats, peut-être que le président serait mort. Loin de nous, l’idée d’imaginer cette catastrophe. Nous n’avons pas engagé une force pour attenter à la vie de quelqu’un. On a aucun problème personnel avec lui. Le combat que nous menons c’est pour le Burkina Faso. Il faut aller dans le fin fond du Burkina pour comprendre certaines choses. Je patrouille dans les brousses avec mes hommes. La logistique minimum que nous cherchons ne suit pas. Quand vous arrivez trouver vos populations meurtries. Vous imaginez que vous arrivez dans des villages et toutes les feuilles des arbres ont disparu parce que les hommes mangent les feuilles. Les herbes sont mangées. On a tellement proposé des solutions et on ne nous écoute pas. On a compris qu’on fait de la politique au lieu de faire ce pour quoi nous sommes venus. N’oubliez pas que je suis acteur majoritaire des événements des 23 et 24 janvier( ndlr coup d’Etat contre Roch Kaboré)

Si on dit une transition militaire, c’est trop dit. Le communiqué est assez clair. « en attendant des assises qui vont choisir un président». Nous ne sommes pas là pour le pouvoir. Et comme je le dit, je suis dans mon gilet, dans mon casque, l’idée c’était de descendre dès demain quelques part avec les hommes pour un nettoyage. L’idée n’est pas le pouvoir. Ça ne nous intéresse pas. Nous voulons combattre, nous voulons protéger nos populations, nous voulons sortir notre population de cette misère. C’est ça le combat. Nous sommes avec nos hommes, nous voyons comment ils tombent pour des minabilités et pendant que des chefs sont assis, il ne se soucient aucunement de l’homme. L’homme est important. Il faut tomber avec lui dans l’herbe, combattre, rouler pour comprendre la souffrance que nous endurons. Mais si vous vous retrouvez dans des débats logistiques mineurs, pendant que d’autres sont en train de devenir des milliardaires .
Vous n’allez pas arriver dans un seul corps et ne pas entendre parler de moi. Pas parce que je suis le plus gentil mais parce que je fais le terrain avec la plus part et on connais mon attachement à l’homme. Ce n’est pas une guerre de pouvoir.
Nous n’avons une intention de nuire au président. Voilà qu’il nous a pris pour ennemi. Mais nous alors encore essayer de donner une chance. A défaut de cela, nous serons obliger de lancer un appel à beaucoup de soldats Burkinabé qui vont rallier la capitale. Ce qui n’est pas forcément bien pour nous, mais nous pouvons rassurer la population de rester sereine. Nous avons nos plans, nous avons écrit tout ce que nous voulons, nous avons des partenaires avec qui nous voulons travailler. Nous avons tout ce que nous voulons pour sortir le Burkina de cette situation.

Quand nous faisons le programme que nous voulons mettre en place, nous n’avons jamais as besoin de 12 mois même pour passer à plus de 60% du territoire. On a pas besoin de 2 ans pour ça. Le calendrier de la CEDEAO est large même. C’est des petits problèmes logistiques et des considérations de la valeur humaine. C’est ça le problème. Je n’ai pas décidé, j’ai été choisi. Et ça fait trois semaines que ça bouillonne. J’ai essayé de lui dire attention. La dernière fois j’ai demandé pardon aux hommes et de ne pas faire quelquechose. Je suis resté plus d’une semaine à Ouagadougou lui (ndlr Damiba) parler mais rien. Les gens voient la destination qu’il prend politiquement et ça pose problème à certains Burkinabé. La CEDEAO n’a pas à s’inquiéter»

Le capitaine Ibrahim Traoré sur VOA
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