L’éducation est l’un des secteurs les plus affectés par l’insécurité au Burkina Faso. Dans la Kossi, la situation se manifeste par la fermeture des écoles mais surtout par la résilience des acteurs. Lisez plutôt !
La dégradation de la situation sécuritaire dans la province en général et les exactions subies par des établissements scolaires en particulier, ont énormément bouleversé le cours normal de l’exécution des activités pédagogiques. L’école est de nos jours fermée dans tous les villages et même dans des communes entières. Sans évoquer les détails de ce contexte difficile, la désolation est grande, c’est certain. Mais elle serait un désastre pour la société si et seulement si…
Il faut le dire, à chaque fois que l’humanité traverse des difficultés, les humains ont toujours su créer des conditions tant bien que mal, pour sauver l’essentiel, en attendant… En effet, la détermination des acteurs de l’éducation et surtout les multiples initiatives entreprises pour assurer la ou une continuité éducative sont énormes. « Écoles délocalisées », vous êtes certainement habitués à cette expression maintenant ! Eh oui, le système consiste à faire déplacer les élèves d’un point X défavorable à la pratique pédagogique pour un point Y assez stable. Le hic est que le plus souvent, les conditions ne sont pas du tout réunies dans la zone Y d’accueil pour ces établissements dans la situation. Tentes, hangar, bâtiment inconfortable, c’est le « débrouiller faire » et le « tout faire » pour que des enfants continuent à bénéficier de leur droit fondamental qu’est l’éducation.
Dans la matinée de ce 4 octobre 2023, 02 jours après la rentrée scolaire, nous avons été témoin des efforts consentis par les enseignants, les parents et même les élèves pour ériger des hangars qui vont servir de salle de classe. Ce n’est pas nouveau dans notre Burkina Faso. C’est que tout simplement, ces abris précaires dont nous avons assisté à la construction, sont destinés à des écoles délocalisées. C’est la résilience au sens le plus profond du terme !
Désolé ! Malgré tout ces efforts, de nombreux élèves et enfants en âge d’aller à l’école, ne peuvent pas bénéficier de ces bonnes initiatives. Certains ont dû se rendre dans les grandes villes, pour la plupart, pour être des domestiques surtout en ce qui concerne les filles ! D’autres sont aussi restés dans leur village, faute de ne pouvoir rejoindre les zones où c’est toujours possible d’étudier.
Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt ! De toutes les façons, la forêt ne peut pas cacher l’arbre. Pour dire que les efforts doivent être salués à leur juste valeur. C’est le lieu d’encourager autorités et agents sur le terrain pour la volonté de ne pas abandonner l’éducation de la relève malgré le contexte très difficile. Des cours de vacances, des cours de rattrapage et autres mécanismes ont même été effectués à Nouna.
Un point oublié ou un point qui n’a pas pu ressortir ? Ah, c’est la rentrée colère. Les frais de fournitures, de tenues scolaires et surtout de scolarité vont angoisser jusqu’à… Et puis, du courage à toutes ces familles qui ont accueilli des élèves déplacés et qui sont obligées de changer leurs habitudes de vie. Comme pour citer quelqu’un, « tout le monde est un déplacé interne ici ». Ah non ! « Tout le monde est un volontaire pour libérer le pays » pour citer quelqu’un d’autre. En tout cas, quand la paix reviendra, ce qui est sûr et certain…
Issa Mada Dama
Timbanews.net