mercredi 24 avril, 2024 | 8:14

Transition au Burkina : L’ex-APMP exprime son désaccord sur les méthodes utilisées et exige une concertation franche, sincère , inclusive et féconde…

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Face aux hommes de médias ce vendredi 1er juillet 2022, la coordination des partis et formations politiques de l’ex-majorité présidentielle (Ex-APMP) s’est prononcée sur la situation nationale. Au cours de cette conférence de presse, elle a exprimé son désaccord sur les méthodes utilisées par les autorités de la transition et exige une concertation franche, sincère, inclusive et féconde avec l’ensemble des composantes de la nation en vue de décliner des modalités consensuelles de retour à une vie constitutionnelle normale. Lisez plutôt !

« Mesdames et messieurs les responsables des partis et formations politiques de l’ex Majorité présidentielle ;
Mesdames et messieurs les journalistes et correspondants de la presse nationale et internationale ;
Distingués invités ;
Mesdames et messieurs.

Il me plaît, dès l’entame de notre propos liminaire, de sacrifier à une bien agréable coutume. Celle d’exprimer notre gratitude et nos encouragements à l’ensemble de la presse nationale et internationale pour l’accompagnement dont notre regroupement politique a toujours bénéficié et pour ses efforts constants à porter l’information juste et saine à l’opinion publique nationale et internationale à un moment où des menaces de toutes sortes planent sur la liberté de la presse dans notre pays.

Mesdames et messieurs,

Nos échanges de ce jour vont s’articuler autour de deux points :
Le premier est relatif à la très préoccupante situation nationale et le second porte sur la rencontre d’information initiée par le Premier Ministre sur la feuille de route de la transition.

De la situation nationale.

Le contexte national reste désespérément marqué à la fois par la recrudescence et la virulence des attaques terroristes qui endeuillent chaque jour davantage notre Nation, l’effondrement de la situation sécuritaire, l’accroissement sans cesse continu du flot de personnes déplacées internes dont le nombre, selon les statistiques officielles, a franchi la barre de deux millions de nos jours, la fermeture des écoles et centres de santé, le renchérissement des produits de première nécessité et l’exacerbation du drame humanitaire sans précédent dans l’histoire de notre pays.
Face à ce sombre tableau clinique de la vie nationale et à la détresse des populations, contre toute attente, les autorités de la transition ont choisi de verser dans une fâcheuse rhétorique et une abominable communication tendant à occulter des réalités qui rythment le quotidien des Burkinabè.
C’est pourquoi, notre regroupement saisit une fois de plus cette opportunité pour manifester, d’une part, son soutien, sa solidarité et ses encouragements à toutes les forces combattantes engagées dans la lutte pour la libération de notre pays, et d’autre part, témoigner sa solidarité et sa compassion à l’endroit de toutes les familles des victimes civiles et militaires du terrorisme.
En la mémoire de toutes celles et tous ceux qui sont tombés sous les balles assassines des forces du mal, je vous prie d’observer une minute de silence pour le repos de leurs âmes.
(JE VOUS REMERCIE)

Mesdames et messieurs,
C’est le lieu ici pour nous, de réitérer notre appel à l’ensemble des filles et fils de notre Nation à œuvrer pour l’unité nationale et la réconciliation véritable et sincère pour faire bloc autour de la mère patrie en ces instants cruciaux.
Et pour ce faire, il est temps que les autorités de la transition cessent de ruser avec les attentes légitimes de notre peuple en s’inscrivant dans une démarche politique vertueuse et inclusive en lien avec le vivre-ensemble et la cohésion nationale dont l’un des premiers actes consiste en la libération totale et sans conditions du Président Roch Marc Christian Kabore.

De la rencontre d’information initiée par le Premier ministre.

Mesdames et messieurs les journalistes,

C’est dans un tel contexte de faillite généralisée et de tâtonnements au sommet de l’Etat que la classe politique a été conviée le mercredi 29 juin 2022 à une rencontre d’information avec le Premier Ministre et ses collaborateurs autour d’un document intitulé « feuille de route de la transition ».
Pour l’intérêt supérieur de la Nation et soucieuse d’une sortie de crise heureuse, notre Alliance a répondu présente à cette rencontre malgré les conditions et méthodes cavalières de convocation à ladite rencontre qui dénotent, si besoin en était, un certain mépris à l’égard de certaines composantes de la vie nationale.
En dépit de notre engagement pour un retour à une vie constitutionnelle normale, comme prévu par la Charte de la transition, il nous a été servi une simple et superficielle rencontre d’informations en lieu et place d’une réunion de concertations autour d’un chronogramme, surtout électoral, que nous étions légitimement en droit d’espérer.
Ayant été ainsi mis devant le fait savamment accompli et orchestré, nous avons de ce fait élevé la voix pour dénoncer cette manœuvre solitaire qui contraste avec les impératifs d’une transition inclusive et réussie.
Notre stupéfaction et notre désapprobation ont été d’autant plus grandes que cette attitude du gouvernement traduit la légèreté avec laquelle il traite des questions qui engagent l’avenir de toute la Nation.
Qu’on se le tienne pour dit : quelle qu’en soit sa position aujourd’hui, nul ne peut se prévaloir du monopole de l’avenir de notre peuple.
Face à cette volonté manifeste des autorités de la transition de faire fi de discussions sincères dans le secret espoir d’éluder des questions de fond, notamment la durée de 36 mois, voire plus, de la transition, le caractère non inclusif des organes de la transition, l’embrigadement de certaines libertés individuelles et collectives et la persistance de la question sécuritaire qui a servi à légitimer le putsch du 24 janvier 2022, notre Alliance exprime son désaccord sur les méthodes utilisées et exige une concertation franche, sincère , inclusive et féconde avec l’ensemble des composantes de notre Nation en vue de décliner des modalités consensuelles de retour à une vie constitutionnelle normale.
C’est à cette seule condition que les institutions internationales et communautaires donneront du crédit à la transition en cours au Burkina Faso.

Mesdames et messieurs les journalistes,

Notre regroupement, fidèle à son idéal patriotique tient à réitérer son engagement à prendre sa part effective dans la recherche de solutions idoines et pérennes de sortie de crise afin de réconcilier notre peuple avec des institutions véritablement démocratiques et légitimes.
Nous invitons alors le facilitateur de la CEDEAO à élargir sa base de discussions afin de prendre toutes les composantes de notre pays en compte dans le cadre de sa mission de bons offices et encourageons les institutions communautaires et internationales, les partenaires techniques et financiers ainsi que les amis du Burkina Faso à poursuivre le dialogue avec les autorités de la transition en vue d’une issue de crise bénéfique pour nos vaillantes et laborieuses populations.

Tout en vous remerciant pour votre attention soutenue, nous sommes à votre disposition à présent pour d’éventuelles questions que vous voudriez bien nous poser.

Dieu bénisse le Burkina Faso !

Je vous remercie. »

La Coordination

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