lundi 9 décembre, 2024 | 20:37

Monde éducatif : <>, Adama Dabilgou, SG SYNAPEC

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Le monde du travail rime le plus souvent avec lutte. C’est ainsi que dans le monde éducatif burkinabè, il y a plusieurs structures de lutte dont le Syndicat national des Professeurs d’école (SYNAPEC). La principale mission que s’est assignée ce syndicat est d’exiger le reclassement automatique des Instituteurs adjoints certifiés ( IAC) et Instituteurs certifiés ( IC) en A3, sans passer par un examen comme défini par le Gouvernement. A deux semaines de la tenue de cet examen que le SYNAPEC appelle à l’annulation, son Secrétaire général (SG) Adama Dabilgou a foi quant à la réussite de la lutte. Dans l’entretien qu’il a bien voulu nous accorder, il aborde le contexte de la création et les objectifs de la structure, les actions menées et celles prévues pour avoir gain de cause, la relation entre le SYNAPEC et les autres syndicats puis la situation de l’éducation nationale.

Parlez-nous du SYNAPEC !

Le SYNAPEC est né dans un contexte de nécessité. Rappelons que c’est à la suite de la signature du statut particulier. Il dérive du Syndicat National des Instituteurs Adjoints Certifiés et Certifiés du Burkina (SYNIACCB). Ce syndicat a vu le jour, le 03 avril 2019. Le 30 septembre 2022, dans l’esprit de se conformer à la nouvelle appellation, nous l’avions dénommé SYNAPEC. Notre principal objectif est la défense des intérêts moraux et matériels des travailleurs de l’éducation en général et des Professeurs des écoles (IAC et IC) en particulier. Nos objectifs spécifiques sont énormes mais pour l’heure, le reclassement automatique et sans condition de tous les IAC et IC en A3 est notre priorité absolue.

Quelles sont les actions déjà menées et quelles sont celles prévues ?

Pour le SYNAPEC, du 30 juillet 2022 au 03 septembre 2022, nous avons effectué le tour de douze régions du Burkina Faso pour rencontrer les militants, exposer la situation et recueillir leurs attentes. Le 25 août 2022, nous avons ténu avec succès une gigantesque conférence de presse à la maison de la culture et de la jeunesse Jean Pierre Guingané. Notons que la salle et la cour n’ont pas pu contenir les enseignants venus crier leurs ras-le-bol.
Parlant des actions prévues, il y a d’abord le grand rassemblement prévu pour se tenir au Ministère de l’Education nationale, dans les Directions régionales et provinciales de l’Education, le vendredi 09 septembre 2022. Ensuite, une grève nationale est programmée le 15 septembre 2022 pour boycotter la rentrée administrative et appeler tous les IAC et IC à se retrouver à la bourse du travail de Ouagadougou à partir de 9h00. Enfin, les 19 et 20 septembre 2022, des marches pacifiques meetings sont prévus pour empêcher la tenue de l’examen du Certificat supérieur d’aptitude pédagogique (CSAPé).
En tant que des éducateurs qui pleurent au quotidien la situation difficile que traverse notre chère nation, nous avons aussi déposé deux dossiers auprès de la justice burkinabè pour privilégier la voie judiciaire. Cependant, si rien n’est fait dans le sens de rendre justice aux enseignants, l’année scolaire 2022 – 2023 sera assez mouvementée et les cours sabotés.

Quels sont les acquis déjà engrangés par le SYNAPEC ?

Pour l’instant, nos acquis se situent au niveau de la réussite dans les mobilisations humaines et financières. Sur le plan de la carrière, il n’y a pas encore d’acquis.

Avez-vous espoir d’atteindre votre principal objectif ?

Oui ! Nous avons foi qu’un jour à l’autre, l’esprit de la sagesse et de l’humanisme touchera certainement les uns et les autres pour qu’ils se penchent sérieusement sur notre situation pour le bonheur de tous.

Quel climat règne-t-il entre le SYNAPEC et les autres syndicats de l’éducation ?

Nous sommes dans un monde où chacun se débrouille pour soi. Sur cette base, il se peut que dans le terrain où nous nous battons, que ça touche directement ou indirectement le centre d’intérêt d’un syndicat frère. En dehors de cette réalité, s’il n’y a pas un sentiment d’incompréhension, il y a plutôt celui du soutien ou de l’abstinence.

Avez-vous un appel à lancer ?

A l’endroit des Professeurs des écoles, nous lançons un appel de mobilisation, d’union, de solidarité, d’engagement, d’endurance et de détermination pour que la lutte aboutisse. Pour se faire, ils doivent être assez matures de l’esprit, prudents et vigilants par rapport aux appels de démoralisation de certains détracteurs qui tenteront de faire la morale et semer la zizanie dans les rangs.
A l’attention des autorités, nous les invitons à une prise au sérieux de la grogne en cours par une suspension pure et simple de l’examen du CSAPé et aussi à l’ouverture d’un processus de reclassement automatique et sans condition de tous les IAC et IC du Burkina Faso. Sans quoi, elles ne doivent pas s’étonner de la prise du plomb dans l’aile de l’éducation car nous tenons la ferme résolution de boycotter l’année scolaire 2022-2023 si le reclassement automatique et sans condition n’est pas effectué.

Selon vous, comment se porte le secteur de l’éducation en général ?

Le secteur de l’éducation nationale burkinabè se porte très mal à tous les pans. Nous dirons même que ce secteur est dans le coma depuis plusieurs décennies. La seule manière de sortir définitivement de ce coma, c’est la refonte générale de l’éducation. Dans cette refonte, nous aurons une éducation de qualité dans une école de qualité gérée par un enseignant qualifié, motivé et motivant.
C’est ainsi que les enfants de demain construiront une paix durable, un développement incontesté dans un climat social cohérent pour un Burkina Faso reconstruit.

Votre mot de la fin

Nous voudrions vous traduire toute notre gratitude pour cet entretien. Aussi, nous formulons nos vœux de paix et de sécurité à la nation burkinabè durement éprouvée par l’hydre terroriste, la résultante de la mauvaise éducation et de la mauvaise gestion de la cité. De plus, nous invitons tous les IAC et IC à rester stoïques et à répondre farouchement et promptement aux mots d’ordre en cours. Je vous remercie.

Issa Mada Dama
Timbanews.net

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