jeudi 28 mars, 2024 | 17:36

KOSSI : Alexandre Goussa : « Des personnalités politiques de mauvaise foi de la province ont cru que le MPP est un parti dans leur poche et qu’elles peuvent manipuler les militants à volonté ».

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Démissionnaire de l’UPR pour le MPP où il a été le candidat « glorieux perdant » à l’élection du poste du maire de la commune de Nouna selon ses propres termes, GOUSSA Alexandre a fini par quitter le parti au pouvoir. Aujourd’hui 2è Vice-Secrétaire Général Adjoint du Secrétariat Exécutif National du Mouvement pour le Burkina du Futur (M.B.F.), M.Goussa sans langue de bois, nous livre sa version sur la situation sécuritaire dans la Kossi, la vie du parti du bélier et les raisons de son nomadisme politique. Lisez plutôt !

TimbaNews (TN) : Comment vivez-vous, en tant qu’homme politique, la situation sécuritaire dans la Kossi ?

    Alexandre Goussa (AG) : Merci de nous accorder cette opportunité. Je signale que c’est une première sortie du MBF sur la presse écrite, d’autant plus que le secrétariat exécutif n’a pas encore donné d’interview depuis la création du parti. Je parle donc sous contrôle du Secrétaire Général, le camarade Alhassane SINARE.

   Ceci dit, la situation sécuritaire s’étant accentuée dans la province, les autorités nationales ont décrété l’état d’urgence, et instauré le couvre-feu qui couvre notre territoire provincial et bien d’autres. En tant qu’homme politique, nous apprécions positivement ces mesures qui visent non seulement à sécuriser les populations mais aussi à permettre aux FDS de travailler convenablement. Certes les populations trouvent ces mesures très coercitives, mais c’est dans leur intérêt. Nous faisons de notre mieux pour les sensibiliser, surtout en milieu rural, à respecter ces mesures sécuritaires. De novembre 2019 à nos jours on s’adapte tant bien que mal.

TN : Quelle a été la contribution de votre parti dans la lutte contre le terrorisme dans cette partie frontalière du Burkina ?

     AG : A mon sens la lutte contre le terrorisme ne se décrit pas à travers la presse. Toute fois notre contribution est de travailler à réduire les risques de radicalisation des jeunes, à minimiser leur recrutement par les ennemis. Plus durablement, nous accompagnons les jeunes à travers les associations et dans les communautés, à monter des micro-projets et à obtenir des financements pour des activités génératrices de revenus. Dans ce cadre nous avons pu aider plus de 40 jeunes et organisations de femmes à bénéficier du fonds d’Autonomisation des jeunes et des Femmes de 2018 à nos jours. Malheureusement, le projet Tuuma sur lequel les acteurs de terrain avaient mis beaucoup d’espoir a déçu plus d’un par la maigreur des projets retenus. D’autre part nous travaillons étroitement avec les élus locaux, les CVD et les FDS dans le cadre de la lutte contre cette guerre imposée à notre peuple.

TN : Certaines indiscrétions laissent entendre que les filles et fils de Nouna sont très divisés sur le plan politique. Toute chose qui impacte négativement le développement. Que répondez-vous ?

      AG : Dans la Kossi nous vivons en symbiose tout comme l’ensemble du pays, n’eut été la relative stigmatisation animée et attisée par certaines organisations internationales. Quand il y a un décès à Doumbala, vous y rencontrez les parents et amis venus de Dokuy, de Bomborokuy, de Sono, de Barani, etc… et de toutes confessions religieuses. Quand il y a un décès, mariage ou baptême à Kaya, vous y rencontrez des parents et amis venus de Banfora, de Fada, de Dori, de Boromo, etc… et de toutes confessions religieuses confondues. Où est la division ?

    Les clivages politiques et les différences d’opinions n’ont jamais entaché le ciment social dans la Kossi. Les hommes politiques doivent savoir que la vie en communauté ne s’aligne pas avec les guéguerres politiques.

TN : Comment vit le MBF dans la Boucle du Mouhoun ?

      AG : Je ne coordonne pas le parti dans la Boucle du Mouhoun, mais en tant que membre du S.E.N. résidant dans la région, j’y ai un droit de regard.

       Le MBF se porte bien dans la Boucle du Mouhoun. La Kossi, les Balés et le Mouhoun respirent la pleine forme. Dans les Banwa, vous avez dû suivre le mouvement hémorragique récent de nos alliés qui ont pris le train du MBF en pleine course. Le pays San (Sourou- Nayala) se fera bientôt entendre, dans la mesure où nos structures sont en achèvement dans cette partie de la région. Vous savez, le MBF, contrairement à ce que pensent certains détracteurs, est un parti de la nouvelle génération politique. C’est un mouvement qui vise à débarrasser le jeu politique de la politique politicienne, de la démagogie, de la gabegie et à promouvoir la bonne gouvernance par une lutte contre la corruption et l’instauration d’une justice qui rassure le justiciable.

TN : Parlez-nous des récentes démissions des rangs du MPP au profit du MBF dans les Banwa.

AG : C’était prévisible. Le camarade SANGA Souleymane et plusieurs milliers de militants ont été victimes de plusieurs tortures politiques au MPP. Quand vous connaissez la force de mobilisation d’un militant, il faut lui accorder le moindre crédit et lui apporter le soutien nécessaire pour qu’il ne devienne pas menteur aux yeux des électeurs. C’est le même problème un peu partout. En toute chose il faut des martyrs  Ils ont décidé de prendre leur responsabilité pour monnayer leurs talents au MBF et leur choix n’est pas fortuit. Je leur souhaite courage et nous ferons ensemble tout ce qui sera de notre pouvoir pour le bien-être et l’épanouissement des populations. 

TN : Comment avez-vous réussi a implanté votre parti ?      

AG : Le MBF n’est pas un parti de novices en politiques. Les membres fondateurs, tout comme les militants, sont des acteurs politiques aguerris. Ce sont des hommes et des femmes qui avaient leurs bases politiques, qui pour la plupart avaient été élus aux différentes consultations électorales. C’est par voie de démissions et de gens engagés pour conduire les affaires de l’Etat que le MBF a vu le jour. De ce point de vue, l’implantation est bien aisée. Chacun draine des centaines de partisans depuis des années. Puis dès notre création, les populations ont compris que ce nouveau vent qu’est le MBF apportera des changements positifs et significatifs dans la conduite et la gestion de la chose publique. Les burkinabés n’attendent que cela.

TN : Depuis la naissance du parti à la date du 6 Mars 2019,  quelles sont les activités qui ont été menées ?

       AG : Nous avons d’abord travaillé à l’implantation du parti dans les régions du Burkina. Ensuite nous avons tenu l’assemblée générale de lancement au CBC le 28 Septembre 2019 où nous avons fait le plein  « recto-verso » comme disaient les autres. Le travail s’est poursuivi par l’achèvement de la mise en place des structures et l’installation des coordonnateurs. Dans les différentes régions les militants ont participé avec succès à la mise en place des démembrements de la CENI. A présent nous affutons nos armes pour les élections prochaines du 22 Novembre 2020 afin d’assurer au Président Rock Marc Christian KABORE un second mandat.

TN : De l’UPR au MPP, aujourd’hui vous êtes au MBF au point que certaines personnes vous traitent de nomadiste politique.  Quelles sont les motivations réelles de ce  nomadisme politique ?

        AG : L’UPR dont j’étais président provincial dans la Kossi a été 4è parti aux élections de 2010 dans la province. Comme il n’y a que deux postes à pourvoir et non 4, vous voulez quoi ? Nos milliers de voix obtenues ont permis à l’UPR d’avoir un député sur la liste nationale. Aux municipales nous avons eu une trentaine de conseillers municipaux dans les communes de la Kossi, mais je n’étais pas candidat. Nous avons quitté l’UPR suite aux divergences sur la modification de l’article 37 et le point de chute naturel était le MPP auquel nous avions fondé beaucoup d’espoir pour notre peuple. Nous avons réussi le début par l’insurrection qui n’était pas au programme, mais la suite a connu des dérives.

         Au MPP, (où j’étais secrétaire général adjoint provincial) j’étais à l’élection du Maire, un glorieux perdant, car toute la population de la commune de Nouna a compris le jeu qui a fait gagner le maire élu, à quelques voix près. Les mêmes acteurs de ce jeu sont aujourd’hui devenus les pires détracteurs du Maire. J’ai néanmoins collaboré avec détermination et franchise au sein du conseil municipal et avec le maire jusqu’à ma démission en avril 2019 après la création du MBF. La victoire d’un candidat est fonction de plusieurs facteurs dont le mode/ou la formule électorale. Ce sont aussi les maux de notre système électoral, selon que c’est une consultation nationale ou locale. Des personnalités politiques de mauvaise foi de la province ont cru que le MPP est un parti dans leur poche et qu’elles peuvent manipuler les militants à volonté. Ce qui a entrainé un sectarisme, un clanisme stérile qui n’augure rien au plan du développement et ne reconnait pas le mérite des fondateurs du parti dans la province. Pour ne pas laisser en pâture les militants acquis à notre cause il fallait vite les canaliser pour une nouvelle vision et éviter leur départ dans l’opposition car nous avons toujours cru en la capacité du Président Rock à conduire la destinée de notre pays. Et nous avons réussi par la création du MBF qui est membre de l’APMP. Derrière nous, il y a eu une succession de démissions tant pour le MBF que pour d’autres partis de la majorité. Cela nous a réconfortés dans notre choix. Ceux qui ont contribué à penser nous minimiser et nous torturer au MPP se cherchent aujourd’hui. Ce n’est pas moi qui le dis, ça se constate comme des maux d’yeux.

       Le nomadisme n’est pas interdit en politique. Le plus important est d’être en phase avec sa propre conscience et éviter d’être esclave d’un système.

TN : Quel est votre dernier mot ?

AG : Malgré la situation sécuritaire difficile, nous avons beaucoup d’espoir pour notre pays.  Nous renouvelons notre soutien indéfectible aux forces de défenses et de sécurité (FDS) tout en appelant les plus hautes autorités du pays à allouer plus de moyens matériels et financiers à nos braves soldats qui se battent jours et nuits afin de préserver l’intégrité de notre territoire. Nous implorons aussi la prière des religieux et des coutumiers car rien ne peut réussir sans cette force spirituelle. Au plan politique, nous appelons les filles et fils de la Kossi à plus d’analyse afin de nous permettre d’avoir des élus qui soient à la hauteur de nos défis de développement dans notre province; à faire tout parce que nous connaissons qui peut quoi, qui est qui afin de nous permettre d’amorcer ce développement qui est resté longtemps difficile. Nous les invitons (Ndlr : filles et fils) à choisir les hommes et les femmes capables de conduire le développement de notre province en commençant par la commune phare qui est la commune urbaine de Nouna. Sur ce, j’exhorte l’ensemble de la population à l’union et ensemble nous remporterons des victoires.

Je vous remercie.

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2 réponses

  1. nous appelons les filles et fils de la Kossi à plus d’analyse afin de nous permettre d’avoir des élus qui soient à la hauteur de nos défis de développement dans notre province; à faire tout parce que nous connaissons qui peut quoi, qui est qui afin de nous permettre d’amorcer ce développement qui est resté longtemps difficile. Bien dit M. Goussa. Félicitations à toi pour la réalisation de l’interview.

  2. Il s’agit d’abord, d’un devoir de compassion aux douleurs des populations éprouvées par les attaques terroristes, ensuite un devoir de redevabilité auquel doit se soumettre l’Assemblée nationale par rapport à la lutte contre le terrorisme, et enfin un devoir de solidarité vis-à-vis des FDS, d’une part, et des populations, d’autre part. L’institution, poursuit l’honorable Kouldiati, se doit d’être avec le peuple en ces moments difficiles non seulement, pour sacrifier à son devoir de redevabilité à la lutte contre le terrorisme mais aussi pour manifester sa solidarité avec les forces de défense et de sécurité, et les personnes déplacées internes. « L’obligation constitutionnelle d’aller aux échéances électorales en novembre prochain vient ajouter aux défis sécuritaire et humanitaire, une autre dimension plus complexe », a martelé M. Kouldiati. Dernière étape de la tournée dans les cinq régions les plus impactées par le terrorisme, la rencontre de Dédougou avec les forces de défense et de sécurité, d’une part, et de l’administration et des élus nationaux et locaux, d’autre part, va permettre d’échanger sans langue de bois dans le but de prendre la pleine mesure de l’insécurité dans la plus grande région du Burkina.

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